Pourquoi la certification TOSA pour WordPress n’est pas représentative de la maîtrise de l’outil

Récemment, j'ai décidé de passer la certification TOSA pour WordPress, dans le but de prouver ma maîtrise de cet outil incontournable pour tout développeur web. Pour ceux qui ne connaissent pas, TOSA est un organisme de certification internationalement reconnu, qui propose des certifications dans divers domaines tels que le développement web, les outils digitaux, la suite Adobe, et les outils de bureautique. Cependant, mon expérience avec la certification TOSA pour WordPress ne s'est pas déroulée comme prévu, et c'est peu dire.

Publié le 11/05/2024

Sommaire

    Un processus d’examen déconnecté de la réalité

    L’examen se déroule à distance ou en présentiel, avec une préférence pour la simplicité dans mon cas, donc à distance. Il s’agit de répondre à 35 questions sous forme de QCM, certaines avec une seule réponse possible, d’autres avec plusieurs réponses possibles, et enfin des questions de type « vrai ou faux » où il faut juger des affirmations en fonction d’un sujet donné. Jusque-là, tout semble normal. Mais une fois plongé dans l’examen, j’ai rapidement déchanté.

    Des questions floues et un manque cruel de contexte

    Le premier problème majeur que j’ai rencontré est la formulation des questions. Trop souvent, les réponses proposées sont floues et manquent de contexte, ce qui rend l’exercice extrêmement frustrant. Par exemple, il m’est arrivé de me retrouver devant une question où le manque de précision était tel qu’il était impossible de trancher entre vrai ou faux sans davantage d’informations. Comment peut-on évaluer correctement la maîtrise d’un outil aussi complexe que WordPress avec des questions aussi mal définies ?

    Un autre point qui m’a déçu est l’absence de situation concrète. L’examen se contente de tester les connaissances théoriques avec des questions QCM, alors que WordPress est un outil qui peut être maîtrisé de nombreuses manières différentes. Il n’y a pas qu’une seule façon de faire les choses, et pourtant, l’examen ne laisse aucune place à l’exploration ou à l’adaptation aux besoins spécifiques d’un site.

    Un score qui ne reflète pas la réalité des compétences

    Mon résultat final a été de 783 points sur 1000, un score qui, selon TOSA, ne fait pas de moi un expert WordPress. Pourtant, je sais pertinemment que je maîtrise cet outil presque à la perfection. J’ai développé mes propres solutions pour optimiser la fonctionnalité des sites que je crée, ce qui me permet d’éviter l’utilisation de nombreux plug-ins standardisés. Et pourtant, l’examen ne tient aucunement compte de ces compétences.

    Il est décevant de constater que ce type de certification, souvent utilisé comme référence sur le marché de l’emploi, n’est pas représentatif des véritables compétences d’un développeur. Trop souvent, les questions se concentrent sur des détails spécifiques, comme l’utilisation de plug-ins que je n’utilise pas parce que je préfère développer mes propres solutions.

    La nécessité de reconsidérer l’évaluation des compétences

    Ce coup de gueule n’est pas seulement dirigé contre le TOSA en tant que tel, mais contre un système d’évaluation qui ne prend pas en compte la réalité du travail sur WordPress. Ce type de certification peut donner une image erronée de nos compétences réelles, et c’est un problème lorsque les employeurs s’y réfèrent pour évaluer notre maîtrise de l’outil.

    WordPress est un outil flexible, adaptable, et chaque développeur l’utilise à sa manière pour répondre aux besoins spécifiques de ses projets. Une certification basée sur des QCM standardisés et des réponses en « vrai ou faux » ne peut tout simplement pas capturer cette diversité de compétences.


    En fin de compte, je reste convaincu de ma maîtrise de WordPress, malgré un score qui ne le reflète pas pleinement. Il est temps de repenser la manière dont nous évaluons les compétences des développeurs, en prenant en compte leur capacité à s'adapter, à innover, et à répondre aux besoins spécifiques de chaque projet. Parce qu'au final, ce qui compte vraiment, c'est la qualité des sites que nous créons, et non un score sur un test standardisé.
    Cédric Lengagne

    Cédric

    Développeur WordPress depuis 8 ans avec plus de 100 projets réalisés en agence et en freelance

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